Terme | Définition |
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Tabac |
Source : http://fr.wiktionary.org/wiki/tabac Le pneumologue connaît le poumon, c’est son organe…
Mais depuis quand est-ce bien l’organe perçu comme étant dédié aux échanges des gaz ?
Pourquoi l’appelle-t-on poumon, mot si chargé d’esprit dans ses racines, le pneuma grec ?
Sa fonction est au centre du vivant : la respiration, le transfert de l’oxygène permettant le mouvement, l’animation de la matière.
Et pourtant cette fonction par essence vitale a permis à l’homme… d’aspirer vers d’autres sources d’inspiration : manquait-il d’air, ce futur BPCO qui trouvait un plaisir personnel et social dans un retour à une oralité enfumée l’élevant sans doute dans une fuite éthérée ? Trois à quatre siècles de consommation d’une certaine solanacée des Caraïbes dont l’humanité s’est éprise par voies nasale ou buccale, préparaient l’explosion d’un usage facilité et encouragé par le traitement industriel de ce qui s’est appelé cigarette. Le tabac est ainsi passé par le poumon en y passant ainsi lui-même, y perdant ses qualités en toute dépendance neurologique. Cette socialisation autour du tabac a généré toute une terminologie dérivée ou faussement dérivée : l’on fait un tabac mais pas après y être passé quoique la couleur de la peau rejoint alors certaines teintes automnales éponymes sans forcément rester au parfum toujours éponyme… Une balade au pays de la sémantique et de l’histoire d’une – belle – plante à histoires… Quand le tabac écrit son histoire, notre histoire… Le 15 février 1665, Première de « Dom Juan » : Jean-Baptiste Poquelin, par l’entremise de Sganarelle affirme dans la langue de… Molière : « Quoi que puisse dire Aristote, et toute la philosophie, il n’est rien d’égal au tabac, c’est la passion des honnêtes gens ; et qui vit sans tabac, n’est pas digne de vivre ; non seulement il réjouit et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l’on apprend avec lui à devenir honnête homme »
« Dom Juan » est en fait second titre pour « Le festin de Pierre », le bien nommé pour la description de cette nouvelle plante dont l’usage se répand en Europe, un vrai festin descriptif dans cette première version intégrant le tabac à la médecine dans un contexte divinisé : « Quoiqu’en dise Aristote et sa digne cabale, Le tabac est divin : il n’est rien qui l’égale. C’est dans la médecine un remède nouveau, Il purge, réjouit, conforte le cerveau De toute noire humeur promptement le délivre, Et qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre »
Et les relations de Molière à la pneumologie ne s’arrêtent pas là. Le 16 février 1673 lors de la première du Malade Imaginaire donnée au Palais Royal, nous apprenons par Toinette une synthèse sémiologique toute pneumologique .... Source : Bernard Pigearias : Les mots du tabac : une balade sémantico-historique en toute in-dépendance
Clics - 2214
Prononciation:
ta.ba |