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Asthme et Sommeil. Bernard Pigearias

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ASTHME et SOMMEIL. Bernard PIGEARIAS

L’asthme cette maladie de la perte du souffle a porté longtemps dans sa définition la marque de sa chronobiologie et en particulier de son lien avec le sommeil.

C’est ainsi que définie comme une « bradypnée expiratoire à prédominance vespéro-nocturne »,

Cette maladie du souffle court, (- brady / court  et pnée / souffle-)  vécue comme une contrainte mécanique à l’expiration s’exprime plutôt le soir et la nuit (vespéro-nocturne).

 

Le sommeil est-il asthmogène ?... 

Le fameux VEMS (Volume Expiré Maximal durant la première Seconde), ce débit maximal expiré durant la première seconde d’une expiration forcée présente une variation normale, dite physiologique au cours des 24 heures, avec une chute normale et progressive de l’ordre de 30% entre 22h et 8 heures le lendemain.

C’est une variation dite nycthémérale au sens elle intervient durant le continuum temporel du de la nuit (nukté : la nuit en grec) puis du jour (héméra : le jour en grec).

On l’appelle aussi circadienne (circum / autour  -  dies / jour) au sens où elle intervient au dans cette période de 24h cette  mesure du temps que l’on nomme communément  jour.

Il en est de même pour le DEP, le Débit Expiratoire de Pointe, qui comme son nom l’indique n’est autre que la valeur maximale dite de pointe et instantanée du VEMS (qui lui prend la mesure durant seconde complète) : par ailleurs les variations d’amplitude de ce DEP atteignent 50% chez les asthmatiques.

Au plan de l’anatomie des bronches, ceci est simplement le reflet d’une fermeture des bronches, la broncho-constriction qui fait la maladie asthmatique : si l’asthmatique s’endort avec des débits bronchiques déjà abaissés et qu’il perd encore durant la nuit 30 à 50% de sa ventilation, il va être réveillé par la crise d’asthme qui s’est alors installée.

La position couchée n’est pas en cause : chez des patients que l’on fait dormir le jour et / ou la nuit, la chute circadienne ou nycthémérale du VEMS ou du DEP n’intervient que la nuit.

La crise d’asthme nocturne peut donc être considérée comme l’exacerbation d’une variation normale de la broncho-constriction physiologique nocturne :

ceci a pour conséquence thérapeutique la nécessaire prise le soir d’un bronchodilatateur à effet retard  chez les asthmatiques dont la maladie est mal maîtrisée.

Le sommeil nocturne, par les variations physiologiques qu’il impose au calibre des bronches est donc bien asthmogène: cette notion est d’importance, car elle valide la nécessité de prise du soir  du traitement bronchodilatateur, en particulier dans sa version à « longue durée d’action ».

 

… Dormir avec les acariens…

Le contact avec les acariens de la literie peut augmenter l’hyperréactivité des bronches et générer des sibilances  / sifflements bronchiques nocturnes : les mesures d’hygiène et donc de lutte contre ce contact intime des voies aériennes supérieures avec ces allergènes majeurs, chez les asthmatiques sensibilisés trouvent là toute leur justification et donc leur indication.

 

Le sommeil et ses stades

Certes les apnées (arrêt total de la  ventilation) ou hypopnées (chute incomplète de la ventilation) interviennent plus souvent au décours du sommeil dit paradoxal en raison de la suppression du tonus des muscles (du pharynx en particulier) dépendant de la commande nerveuse volontaire, qu’au cours du sommeil dit lent et profond.

Mais ceci n’intervient pas dans la génération des crises d’asthmes nocturne.

Il n’y a donc pas de période ou de stade du sommeil plus propice au déclenchement d’une crise d’asthme.

 

Le sommeil et la chronobiologie des sécrétions hormonales

Le cortisol : c’est notre cortisone, celle que notre organisme fabrique de façon autonome. Cette hormone sécrétée par les glandes surrénales, ces glandes ainsi nommées car situées au-dessus des reins,  pourrait être considérée comme celle de l’adaptation au stress. ...

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