Canada

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Canada Clics: 1797
Prononciation: ka.na.da

Pays d’Amérique du Nord, bordé par les États-Unis d’Amérique au sud et au nord-ouest, l’Atlantique Nord à l’est, l’Arctique au nord, et le Pacifique Nord à l’ouest. Saint-Pierre-et-Miquelon forme une sorte d’enclave maritime, et il y a aussi une frontière maritime avec le Kalaallit Nunaat (Groenland).

Echanges de mots. Canada devient Québec

La rencontre de peuples est aussi un échange de mots. Termes géographiques, désignation d'animaux, qualification de territoires et de peuples.

Année· 1608 : le long de ces terres aux affleurements souvent rouges -« megwaek » signifie rouge -, un peuple, celui de la terre rouge – « makumegek » sur la terre. Les Indiens Micmacs voient revenir une vieille connaissance : Samuel de Champlain ... ce marin venu de Vendée qu'ils croisaient sur leur grand fleuve depuis 1603. S'arrêtant à Tadoussac, Champlain avait remonté les rapides, parfois à pied, portant le canot qu’ils lui avaient appris à manœuvrer, sinon à construire avec l'écorce blanche de cet arbre que les Européens appelèrent ensuite bouleau. Il trouva une île facile à défendre, propice au campement, un peu surélevée : pensant à son protecteur, Henri IV; en bon cartographe royal, il la nomma « mont Royal ». Il ignorait que ce mot devait prendre une coloration hispanique et devenir « Montréal ».

Croisant plus au sud de cette embouchure majestueuse, il installa son campement, son «algatig », ainsi que l'appelaient ses guides micmacs. De « royal » fut qualifié d'ailleurs le port, « Port-Royal », ainsi créé dans cette « Acadie » (algatig ; arcadie, au contact de la langue micmac, avait perdu un r).

Champlain retrouvait ce grand fleuve poissonneux fréquenté par des peuples pêchant au harpon, ici nommé « algun » : les Algonquins, de la même famille culturelle que les Micmacs. Naviguant au large de cette fin des terres micmaques, cette « Gespedeg », la Gaspésie, remontant cette grande voie d'eau douce, il fit à nouveau escale dans ce « Kanada » (village) si stratégiquement bien établi, là où le fleuve se rétrécit, le détroit algonquinomicmac, le « Gepèèg », Québec, qui devait donner nom au « Kanada » algonquin avant de procéder lui-même du. . . Canada, un bien grand village !

C'était un 3 juillet 1608, jour où l'on fêtait saint Laurent : le fleuve du « Kanada » était ainsi baptisé, et un peuple francophone commençait son histoire à Québec!

L’«ABlTATION» DE QUEBEC Champlain commença alors la construction de son « abitation », cœur historique d’une future capitale : c'était plus de soixante-dix ans après le passage d'un autre Français, un Malouin, Jacques Cartier, qui, dans son deuxième voyage outre-Atlantique, avait lui aussi fait escale dans ce havre naturel et observé, partagé les coutumes des Indiens dits d'Amérique, les Amérindiens; les Indes, celles convoitées pour leurs épices ne se trouvant pas sur cette route maritime.

L’«abitation » de Québec était le relais obligé du négoce des fourrures avec une nation implantée dans les terres, les Hurons, toujours en guerre – sans doute pour garder le monopole de cette activité lucrative - avec leurs voisins dont ils partageaient la langue et la culture : sans doute par extrême courtoisie, ils les nommaient Iroquois, littéralement « vraies vipères »... Cette ironie péjorative à l'encontre de ce peuple est d'ailleurs passée dans la langue française de l'époque qualifiant d'iroquoise toute conduite ou parole bizarre ; jusqu'au XIXe siècle, toute langue incompréhensible était ... de l'iroquois!

Les terres étaient giboyeuses : des cervidés peuplaient ces immenses territoires, ces mammifères ruminants ongulés pourvus de magnifiques cornes : ces « Elaphos kéraos (Elafoz)», élans cornus. Certains cervidés à la robe rouge furent qualifiés par les Algonquins de « wapitis » en raison de leur croupe blanche, tandis que ceux à robe grise, sans doute repérés par quelques « nouveaux Français » venus de l'extrême sud-ouest de la France, les qualifiaient d'«orignaux» en raison de leurs basques origines : orégnaclorégna (cerf, en langue basque).

Les Algonquins et les Micmacs furent sans doute intrigués par les nécessités alimentaires des grands troupeaux de rennes, cervidés des grandes plaines arctiques, ces pays de l'ours (Arktoz/ arktos [ours]), les bien nommées : la quête de nourriture dans ces étendues gelées les obligeait à creuser la neige pour chercher quelque végétal à brouter, « creusant {comme avec} une pelle», traduction littérale : « caribou».

Ces caribous (xalibu, kalibu) ont d'ailleurs un museau épaté bien adapté à cet usage ...

 

Bernard Pigearias
INFO RESPRATION N° 88 - wvvw.splf.org • DÉCEMBRE 2008 2.-1

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